Le chirurgien dit « esthétique » a acquis une spécialité CPRE (Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique) qui lui permet de pratiquer des interventions chirurgicales, avec ou sans anesthésie générale, avec franchissement de la barrière cutanée et dissection des plans profonds. Cette spécialité répond à un cursus officiel universitaire et hospitalier très précis.
Qu'est-ce que la qualification d'un chirurgien ?
Un chirurgien est un spécialiste formé aux gestes « chirurgicaux » c'est à dire nécessitant l'ouverture cutanée, la dissection des plans profonds, éventuellement l'ablation de lésions pathologiques, la réparation ou l'ablation d'organes plus ou moins profonds.
La formation d'un chirurgien nécessite sept années après le tronc commun des études médicales conduisant à l'Internat. Cela représente un minimum de 12 ans après le bac.
Dans les disciplines qui correspondent à des qualifications ordinales :
- Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique.
- Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie.
- Chirurgie de la face et du cou.
Le public se pose souvent la question de la différence entre ces trois disciplines. La chirurgie plastique reconstructrice et esthétique concerne la morphologie de tout le corps : des cheveux aux orteils. La voie d'accès à cette spécialité passe par le DES de chirurgie générale ou le DESC 2. La chirurgie maxillo-faciale et stomatologique est une spécialité officielle qui traite les dents, maxillaires et les os de la face. Par extension les chirurgiens de cette compétence sont autorisés à pratiquer toute intervention de chirurgie esthétique dans leur domaine de compétence, c'est-à-dire leur territoire anatomique de compétence. La chirurgie de la face et du cou reconnue par l'Ordre est une spécialité officielle (DESC 2) qui relève au départ de l'ORL (qualification de base), il est important de vérifier qu'un chirurgien de la face et du cou soit bien spécialiste ORL.
Ces spécialistes ont obtenu leurs titres soit par la voie universitaire, soit par la voie des commissions de qualifications conformément au décret du 19 mars 2004. Certains ORL ont passé le DESC 1 (Orthopédie dento-maxillo-faciale) ou ont accédé à l'équivalence après être passés devant les commissions de qualification ordinale.
Les photos de patients avant / après sont-elles autorisées ?
La description de la nature des actes et techniques réalisés par le médecin peut donner lieu à l'affichage de fiches d'information qui précéderont, accompagneront ou suivront l'information délivrée par le médecin au cours de la consultation. Elles peuvent être illustrées de schémas. Mais la publication de photos, même rendues anonymes, ou d'une iconographie « avant et après » pourrait entraîner une confusion entre l'obligation d'information et l'obligation de résultat.
Le Conseil national considère, en outre, que cette publication peut comporter des dérives de type publicitaire pour un public non averti. De même l'exposé de situation individuelle, sous l'apparence de « cas clinique » est formellement à proscrire.
Les professeurs et médecins auteurs de publications scientifiques reconnues peuvent les publier (textes, schémas, dessins et photos) à condition de les signer. Les sociétés savantes pouvant ainsi vérifier la véracité desdites publications.
Publications scientifiques et enseignement :
L'anonymat du patient concernant les observations rapportées dans les publications scientifiques est une règle absolue.
Le malade ne doit être désigné que par un numéro d'ordre. Les photographies, si elles comprennent le visage, doivent être masquées. Si des détails de l'observation étaient de nature à permettre une identification facile, ils exposeraient l'auteur à des poursuites pour violation du secret médical. Le médecin doit prendre toutes mesures pour que l'identification des personnes soit impossible lorsqu'il fait part de son expérience ou de ses documents aux fins de publication scientifique ou d'enseignement.
Chaque fois que cela est possible, un système de décodage doit rendre anonymes les dossiers consultés ou étudiés à des fins scientifiques, épidémiologiques et statistiques (art. R. 710-5-18 du code de la santé publique, décret du 6 mai 1995). (Texte du Dr Lucas 2007.)
Quels sont les risques du tourims esthétique à l'étranger ?
Les risques sont liés :
- À la qualification réelle des praticiens intervenants
- Aux conditions hospitalières avec des règles strictes d'asepsie, anesthésie, conditions de réanimation, etc.
- Au suivi de la bonne évolution des interventions qui ont été pratiquées.
Les risques du tourisme thérapeutique sont liés à l'évolution succédant à l'acte pratiqué. Dans ces cas, la surveillance post-thérapeutique est limitée au minimum.
Le risque chirurgical est imparable ; il peut dépendre du respect des normes de l'établissement dans lequel sont réalisés les actes, de la qualité des praticiens concernés, de l'état de santé du patient lui-même.
Le défaut de cicatrisation, l'infection post-opératoire sont certes des complications relativement rares mais elles peuvent atteindre 3 à 5 % des actes. Cela pose alors d'importants problèmes de prise en charge de ces incidents et des responsabilités en cause et de l'établissement de ces dernières après enquête… (tous éléments difficiles à réunir à l'étranger).
Quel est le rôle de l'ordre en cas de problèmes pour le patient, pour le chirurgien ?
Le rôle du Conseil de l'Ordre est de contrôler que les actes pratiqués sont conformes à la déontologie médicale et à la compétence des praticiens. Que le praticien est régulièrement qualifié et a pratiqué ses actes conformément au code de la Santé publique. En cas de faute déontologique, le médecin peut être condamné à des peines allant de l'avertissement à l'interdiction d'exercer temporaire ou définitive, avec ou sans sursis. En aucun cas les juridictions ordinales ne peuvent attribuer à un patient une indemnisation. En cas de faute technique, Le Conseil de l'ordre et ses instances judiciaires ne sont pas qualifiées, ces problèmes sont réglés par la juridiction pénale qui seule peut et doit prescrire une expertise.