Chez les mammifères, on constate l'apparition des muscles peauciers et d'un système sphinctérien labial qui permet certaines expressions. Mais pas forcément de bonheur ! Ainsi, chez les chimpanzés, le sourire est signe d'agression. D'ailleurs, dans certaines civilisations, le sourire n'est pas de bon augure…
Chez l'embryon, on constate une ébauche de sourire car des muscles peauciers apparaissent déjà, qui s'étendent en couches. Le nouveau-né sourit, ce sourire correspondant à une volonté de succion pour la déglutition.
Le caractère essentiel des traits d'un enfant, c'est la plénitude, cet aspect rempli, ces grosses joues, ces rondeurs et cette absence de différenciation de zones. Les zones différenciées apparaissent ultérieurement.
Il existe des muscles intrinsèques au sourire : c'est le cas pour l'arc de Cupidon (au-dessus de la lèvre supérieure) ou pour la zone péri-labiale. L'orbiculaire est renforcé par des muscles et des éléments de tissu cutané (modelius). D'autres muscles interviennent dans le mécanisme du sourire : les élévateurs, les zygomatiques, les muscles de la joue (risorius) et du cou (platysma).
L'ascension de la structure péri-buccale est assurée par de multiples petits muscles qui entrainent, par exemple, le sourire énigmatique de la Joconde. Le sourire commence par la bouche, puis s'étend au visage. Il s'organise comme le moyeu d'une roue et de ses rayons. Le sourire, qui, comme on l'a vu, n'est pas forcément une expression gentille, s'ébauche par un présourire, ébauche à peine marquée et qui peut précéder un rire franc, mettant en jeu l'ouverture buccale, découvrant l'arcade dentaire. Le sourire devient ouvert. Le sourire est programmé, et ressemble à celui des parents. Il ne vieillit pas car la région péri buccale est indépendante du visage. C'est son environnement qui vieillit !
Il faut donc respecter l'écologie du sourire, sachant que le lifting frontal ne change rien au sourire.
Ainsi, au cours du vieillissement, la graisse malaire, posée sur le muscle orbiculaire qui la soutient, se ptose. Elle évolue et change d'axe. Le sourire attentionné de la jeunesse reste intact, on conserve le même profil, mais la lèvre supérieure s'aplatit, le menton augmente, la paupière supérieure devient plus pesante, tout comme le sourcil dont la queue s'amplifie ; le poids de la paupière inférieure squelettise la chute de la graisse malaire. La ride du lion apparaît. La commissure buccale s'abaisse. Des rides apparaissent sur le cou.
Le rôle du chirurgien est de remettre tout cet environnement sous tension en assurant, en particulier, la réascencion de la graisse buccale. Le chirurgien peut aussi intervenir au niveau des sourires dysmorphiques (syndromes verticaux, sagittaux, ou transversaux, torticolis congénital qui entraine un sourire oblique, scolioses faciales). L'orthodontie peut transformer un sourire en réharmonisant l'occlusion dentaire. Dans ces cas, le chirurgien travaille en symbiose avec l'orthodontiste.
Votre sourire vous appartient. Il est la meilleure assurance anti-vieillissement !