Ce choix va être orienté par la première consultation qui comporte un examen clinique et surtout une discussion avec la patiente qui, évidemment, devra accepter certaines concessions et comprendre les risques liés à la technique choisie. Et là, les options chirurgicales sont nombreuses.
VOICI LES PRINCIPALES :
Les techniques par prothèses : ce sont des techniques « simples » qui comportent peu de risque (ne parlons pas de cette malheureuse affaire du PIP, totalement imprévisible car totalement improbable). Elles ne rajoutent pas de cicatrices. Il n'y a pas de prise tissulaire sur la patiente, c'est-à-dire pas de site donneur. Il s'agit d'un matériel implanté. À noter pourtant que cet implant ne dure pas toute une vie mais seulement, en général, une dizaine d'années et devra donc, à terme, être changé. Les risques immédiats sont très faibles mais il y aura des réinterventions au courant de la vie de la patiente.
Les reconstructions par lambeaux : on mobilise des tissus venant de la patiente elle-même avec forcément des séquelles au site donneur. Les résultats sont plus naturels, plus stables dans le temps, évidemment sans risque d'intolérance au matériel, et sans nécessité de changement. Il s'agit d'utiliser des zones d'excès tissulaire qui existent chez la patiente au niveau du ventre (TRAM, DIEP), dans le dos (grand dorsal autologue), sur les fesses (SGAP, IGAP) ou en face interne de cuisses (gracilis).
On peut soit faire appel à un lambeau pédiculé (qui conserve ses attaches) gardant une vascularisation et comportant un muscle (grand dorsal autologue, grand droit de l'abdomen dit « TRAM »), soit avoir recours à un lambeau microchirurgical qui voit sa vascularisation coupée et rebranchée (techniques de DIEP, SGAP, IGAP, gracilis). Ce dernier préserve souvent le muscle et présente l'avantage de chercher des tissus à distance (fesses, face interne de cuisses, abdomen) [la technique DIEP a été largement décrite par le Pr Lantieri dans le prochain numéro de TEAM SURGERY].
Qu'ils soient pédiculés ou microchirurgicaux, ces déplacements tissulaires peuvent malgré tout se compliquer d'une nécrose. Cette nécrose, si elle se produit, est en général partielle pour les lambeaux pédiculés, alors qu'elle peut être totale et entraîner un échec de la reconstruction pour les lambeaux microchirurgicaux.