Chez le nouveau-né, la vision binoculaire est assurée par l'écartement des yeux. Les globes oculaires atteignent leur volume définitif vers l'âge de 6 ou 7 ans. Les muscles peauciers péri-orbitaires se développent à partir du conduit auditif. Le nerf facial, par son double système longitudinal et transversal, est à l'origine de l'expression du regard.
Une anatomie précise des muscles peauciers est importante pour comprendre le regard. Ainsi, le muscle occipital joue un rôle important dans l'élévation du sourcil (le muscle frontal ne s'étend pas jusqu'au sourcil). On comprendra également la construction sphinctérienne de l'œil, dont le mécanisme d'ouverture est interne (muscle orbiculaire intérieur).
L'anatomie fonctionnelle du regard repose essentiellement sur le sourcil (en particulier la queue du sourcil) et son coussinet adipeux (décrit en tant qu'unité anatomique et fonctionnelle par M. Charpy en 1909).
Le mécanisme des fixations repose sur la cavité orbitaire.
La ride du lion est entraînée par le muscle corrugateur (muscle sourcilier) qui est important dans la gestion du sourcil et qui se situe en grande partie sous l'orbiculaire.
Dans le visage, la construction du regard n'est pas orientée vers l'ouverture de la fente. En fait, le regard orbiculaire est orienté vers une fermeture, malgré les efforts pour remonter la partie centrale du sourcil.
De petites plicatures sur la paupière inférieure permettent d'atténuer les poches sous les yeux.
Nous savons qu'il n'y a aucun mécanisme de relevage de la queue du sourcil. Dans toute intervention, on prendra bien garde à ne pas sectionner le corrugateur, sous peine d'affecter la tête du sourcil, provoquant par là même un regard ahuri (ce qui est très différent d'un regard étonné !). De même, il faut respecter l'équilibre entre les élévateurs et les abaisseurs du sourcil.
Le regard vieillit par l'arrivée de la ride du lion, de la chute de la paupière supérieure et du sourcil, de la patte d'oie, de l'œil rétréci, des poches sous les yeux, du pli malo-jugal et aussi du pli d'amertume.
On va donc, en chirurgie, rechercher l'ascension de la queue du sourcil, l'effacement de la patte d'oie, et la remise sous traction de la partie sous palpébrale et de la graisse malaire. Le but est de contrer la nature, pour sortir de l'évolution de la fermeture du regard.
Pour obtenir de grands yeux, il faut mettre sous tension articulaire le sourcil dont la queue est fuyante vers le haut.
Les plis sont corrigés, tout comme le sous-menton et la graisse malaire. On peut avoir recours à une greffe osseuse. L'ascension de la queue du sourcil se fait par le lift temporal profond (le corrugateur n'étant pas touché).
Rappelons que dans le regard, ce qui vieillit, ce n'est pas l'œil, qui reste pétillant, mais c'est ce qui entoure le globe et qui est affecté de rides multiples. Il faut savoir théâtraliser le regard.
Le sourire est un lifting naturel du regard. Il convient d'y faire appel le plus souvent possible.