Ce lexique chirurgical est un précieux guide qui permet aux patients d’interpréter les termes – quelquefois érudits – utilisés par les chirurgiens. Il recouvre tous les vocables médicaux qui pourraient vous concerner : abdominoplastie, chéloïde, broscopie, laser Fraxel, mésolift, palprébable, sillon naso-génien, xérographie...
La cicatrisation est la fermeture d'une plaie par un tissu conjonctif fibreux nouvellement formé et qui va constituer la cicatrice proprement dite. Ce tissu conjonctif va constituer la cicatrice proprement dite, il remplace le tissu normal détruit non régénéré. Lors du processus de cicatrisation il existe une sorte de compétition entre ce tissu conjonctif banal tendant à combler la brèche et le tissu « noble » spécialisé. La régénération des cellules spécialisées et fonctionnelles du tissu lésé est empêchée par la présence du tissu cicatriciel fibreux plus rapide à se former.
La cicatrisation va mettre en jeu un ensemble de phénomènes locaux de défense qui surviennent après une agression : blessure, brûlure, maladie, intervention chirurgicale. Le sang et les tissus vont libérer de nombreux produits actifs pendant la cicatrisation : enzymes, protéines diverses, histamine, etc.
On distingue plusieurs étapes lors d'une cicatrisation, le point de départ est la coagulation du sang pour arrêter le saignement. Les globules blancs (leucocytes) venant du sang vont éliminer les cellules mortes. Les fibroblastes venant du derme adjacent vont sécréter pendant 5 à 15 jours des fibrilles collagènes qui « mûrissent », puis forment un réseau épais de fibres en quelques semaines ou quelques mois. Les cellules survivantes des tissus lésés vont donner naissance à un nouveau tissu dont l'aspect dépendra de la localisation de la lésion. C'est le processus de granulation.
Dans le cas du tissu osseux, les cellules saines vont proliférer dans la zone atteinte après avoir migré. Elles reconstituent une structure identique à celle précédant la blessure.
En revanche dans le tissu musculaire et élastique d'une artère blessée, c'est du tissu fibreux qui va remplacer les fibres musculaires détruites. Le tissu fibreux est non musculaire et donc non peu contractile. Le risque de rupture est important.
La cicatrisation ne se fait de façon identique d'un individu à un autre. La cicatrisation dépend d'un certain nombre de facteurs avec en particulier : les facteurs nutritionnels (dénutrition), métaboliques, endocriniens et médicamenteux (prise prolongée de corticoïdes). L'âge est également un facteur important de même que la couleur de la peau qui peut avoir un retentissement sur l'aspect de la cicatrice.
On distingue deux types de cicatrisation en fonction de la nature et de l'aspect de la plaie :
- la cicatrisation de première intention dans le cas de plaies linéaires aux bords bien rapprochés l'un de l'autre (incisions faite par un chirurgien, certains traumatismes) et sans infection. La cicatrisation est rapide, de bonne qualité. La cicatrisation peut être spontanée ou aidée par des sutures (fils ou agrafes) si la plaie est trop profonde.
- la cicatrisation de seconde intention dans le cas de plaies étendues aux bords éloignés l'un de l'autre (ulcères, brûlures). Les cellules saines des bords de la plaie migrent pour recouvrir le fond de la plaie. Elles élaborent lentement un nouveau tissu cutané. La cicatrice sera souvent disgracieuse. Dans ce cas il faut un suivi médical très rigoureux avec des médicaments dermatologiques (solutions, pommades, pansements) et des moyens physiques pour désinfecter (antiseptiques), éliminer les débris et les excès de sécrétions (détersion) et favoriser la prolifération de nouveau tissu (granulation) et d'un nouvel épiderme.
Toute lésions du derme (incision chirurgicale, infection, lésion) laisse une cicatrice définitive et indélébile. Une intervention de chirurgie esthétique laisse toujours une cicatrice qu'il est actuellement impossible à faire disparaître. Dans certain cas l'aspect peut-être amélioré.
Le processus de cicatrisation est un processus évoluant sur plusieurs mois, entre 6 et 36 mois en fonction des cas, pour juger de l'aspect définitif et stable d'une cicatrice.
Une cicatrice chirurgicale va évoluer longtemps et cette évolution du processus de cicatrisation peut être subdivisé en quatre étapes :
1 - une cicatrice fine et linéaire juste après avoir enlever les fils pour la suture.
2 - la cicatrice devient rouge, dure, légèrement gonflée avec des démangeaisons. C'est une étape parfaitement normale qui dure entre 4 et 8 semaines.
3 - les démangeaisons s'arrêtent, la cicatrice blanchît, les tissus récupèrent souplesse et planéité. Au bout d'une année environ la cicatrice prend son aspect définitif et stable.
4 - la cicatrice est définitive, indélébile. En règle générale, la cicatrice sera discrète, souple, blanche, insensible et indolore. Dans une cicatrice on ne retrouvera ni poils ni glandes sudoripares.
Dans tous les cas, cicatrices résultant d'une suture ou cicatrices résultant d'une évolution spontanée d'une plaie, la protection contre le soleil est fondamentale pendant toute la durée de la cicatrisation, cela peut aller de six mois à trois ans. Le risque principal d'une cicatrice en cours de cicatrisation exposée au soleil est de « bronzer » et d'acquérir une pigmentation définitive (dyschromie) devenant inesthétique lorsque la peau va perdre son bronzage.