Ce lexique chirurgical est un précieux guide qui permet aux patients d’interpréter les termes – quelquefois érudits – utilisés par les chirurgiens. Il recouvre tous les vocables médicaux qui pourraient vous concerner : abdominoplastie, chéloïde, broscopie, laser Fraxel, mésolift, palprébable, sillon naso-génien, xérographie...
La cicatrice est un tissu fibreux (ou tissu cicatriciel) qui va remplacer définitivement ou en tout cas pour une durée très prolongée un tissu normal de la peau ou d'un organe interne à la suite d'une rupture musculaire ou d'une intervention chirurgicale par exemple.
Les cicatrices normales sont très peu visibles, souple à la palpation et ne présentant pas de différence de couleurs. Les plaies de la peau qui n'atteignent pas le tissu sous-cutané guérissent sans laisser de cicatrice.
Le temps de cicatrisation est important, il faut un minimum de trois mois pour une récupération de la souplesse des tissus et un an voir plus en fonction des patients pour une récupération totale car la cicatrisation dépend entièrement de chaque patient(e). Les cicatrices sont inévitables, définitives, indélébiles et imprévisibles.
La cicatrice peut prendre un aspect anormal et on distingue plusieurs types de cicatrices :
- Les cicatrices chéloïdiennes : une chéloïde est une boursouflure fibreuse, durcie et ramifiée, formée sur la peau au niveau d'une cicatrice. La cicatrice chéloïdienne est rarement très douloureuse, de temps en temps elle peut-être prurigineuse mais surtout elle très sensible aux frottements. Les chéloïdes n'apparaissent pas indifféremment chez tout le monde mais chez certains sujets exclusivement. Il n'y a pas, à l'heure actuelle, de mise en évidence de la nature du « terrain chéloïdien ». La chéloïde se développe à la suite d'une plaie d'origine traumatique ou après une intervention chirurgicale. Une chéloïde peut aussi se former à la suite de certaines dermatoses (acné, zona, folliculites), d'une simple scarification lors d'une vaccination ou de cicatrisation de brûlures. L'évolution cancéreuse est rare.
- Les cicatrices hypertrophiques: le relief d'une cicatrice hypertrophique est moins accentué que celui d'une cicatrice chéloïde et elle régresse spontanément en un ou deux ans. On retrouve une cicatrice hypertrophique plus fréquemment sur certaine zone : les épaules, le dos, la poitrine, la région pubienne.
- Les cicatrices déprimées : la cicatrice prend alors un aspect particulier rond, ovalaire ou de formes irrégulières. Sa profondeur est variable. Une cicatrice déprimée est souvent la conséquence soit de processus inflammatoires (acné), soit de processus viraux (varicelle), soit de processus bactériens (furoncle).
- Les cicatrices dépigmentées: les mélanocytes, cellules cutanées de la cicatrice, responsables des pigments ont disparu. Une cicatrice dépigmentée est fréquemment observée à la suite des traitements d'une lésion cutanée par le froid (cryothérapie).
- Les cicatrices pigmentées : de couleur brune, ces cicatrices sont plus fréquentes chez les sujets à peau colorée.
- Les cicatrices rétractiles : ce type de cicatrice s'observe très fréquemment après une brûlure. La cicatrice rétractée est due au rétrécissement de la zone cicatricielle qui provoque une traction sur les tissus voisins. Ces cicatrices forment des cordons fibreux, durs et surélevés qui peuvent limiter les mouvements en particulier s'ils siègent au niveau d'une articulation.
En chirurgie esthétique, le risque cicatriciel est très important à prendre en compte pour réaliser une bonne intervention. Ce risque est variable d'un patient à un autre pour une intervention du même type. Certains sujets vont produire la quantité nécessaire et suffisante de tissus pour réaliser une soudure fine et souple. D'autres vont produire du tissu cicatriciel en abondance. A ce moment là , la cicatrice va s'épaissir et gonfler en prenant du relief (cicatrices hypertrophiques). Une cicatrice hypertrophique va évoluer en environ 18 mois en une cicatrice large. La cicatrice persistant au-delà de ce laps de temps, devient une chéloïde.
Des retouches chirurgicales ou des traitements appropriés des cicatrices peuvent être envisagés par la suite. Mais le traitement des cicatrices pathologiques est toujours difficile.
Les cicatrices hypertrophiques peuvent être améliorées par des massages avec ou sans corticostéroïde, par des infiltrations de corticostéroïdes, par des applications d'azote liquide ou par une simple compression.
Le traitement des cicatrices chéloïdes est quasiment le même mais il est beaucoup moins efficace.
Les cicatrices déprimées et les cicatrices rétractiles peuvent être traitées chirurgicalement.
En fonction du préjudice esthétique que vont présenter les cicatrices dépigmentées, elles pourront faire l'objet d'un traitement par tatouage, alors que les cicatrices pigmentées pourront être massées avec des produits dépigmentant.
La surveillance de l'évolution des cicatrices des zones « mobiles » comme le pli du coude et les genoux doit être constante pendant plusieurs années car ces cicatrices peuvent dégénérer dans de rares cas.
Chez les patients à risque, le chirurgien plasticien qualifié et compétent prendra toutes les précautions nécessaires pour prévenir une mauvaise cicatrisation comme éviter certaines régions du corps, dissimuler et réduire les incisions et utiliser les systèmes de suture les plus fins.