Ce lexique chirurgical est un précieux guide qui permet aux patients d’interpréter les termes – quelquefois érudits – utilisés par les chirurgiens. Il recouvre tous les vocables médicaux qui pourraient vous concerner : abdominoplastie, chéloïde, broscopie, laser Fraxel, mésolift, palprébable, sillon naso-génien, xérographie...
« La beauté n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente. Une personne peut même percevoir de la difformité là où une autre perçoit une beauté différente » David Hume
En ce début de XXIe siècle une obsession de la beauté se développe rapidement dans le monde entier aussi bien en Occident qu'en Inde ou en Chine. Elle se traduit par des comportements individuels de soins corporels, de pratique sportive et de chirurgie esthétique. La beauté devient l'objet d'une industrie.
Deux concepts, le « beau » et le « bien » ont eu un lien étroit à travers les différentes époques de l'histoire. Selon Aristote (385 env.-322 av J-C.) la distinction entre les deux est la suivante : le « bien » se rencontre dans l'action, le « beau » est à la fois présent dans l'action et dans certains êtres immobiles, ce qui va le conduire à définir les plus hautes formes du « beau » avec des notions d'ordre, de symétrie et d'harmonie.
A l'époque médiévale, le beau et la beauté se retrouvent dans les rapports de proportion et d'analogie. Le « beau » est avant tout un attribut divin.
A la fin du XVIIIe se dessine l'apparition progressive de la séparation entre les notions de « bien » et de « beau ». L'apparition de « l'esthétique » définit une conception et une expérience nouvelle de l'art et elle se traduit à notre époque actuelle par l'existence de produits et de soins esthétiques. L'esthétique est « l'art de penser le beau » (A.G. Baumgarten). Baumgarten va créer le terme esthétique dans un ouvrage « Aesthetica » (1750-1758) dans lequel il définit l'expérience esthétique comme une connaissance sensible où la perfection serait beauté et l'imperfection, la laideur.
A notre époque, notre monde est façonné par une culture, une économie et une technologie de la beauté. Actuellement il y a toute une industrie de la beauté dont le cœur se trouve au sein de l'industrie des produits de maquillage, de soins corporels et bien sur, l'industrie du luxe et des parfums. Déjà pour le poète de la vie moderne, Charles Baudelaire (1821-1867), la beauté était marquée par le vin et le parfum.
La chirurgie esthétique est une des composantes majeures de l'industrie de la beauté corporelle mais elle n'est pas la seule, on y retrouve l'industrie de la forme et du sport et celle de l'ornementation corporelle (piercings, tatouages, et.).
Cet univers de la beauté est mondial et les moyens de production sont industriels et internationaux. Dans le domaine de la beauté il ne faut pas oublier non plus toute l'industrie du vêtement et des parures avec la mode et les marques au cœur de la société de consommation de la beauté.
A toute cette industrie et cette diffusion de la beauté, s'ajoute la pression médiatique et publicitaire pour les « beautiful people » peuplant les émissions télévisées et des revues qui leur sont entièrement consacrées.
Le retour de la beauté à notre époque est également associé à la découverte de la « beauté du monde » où l'objet ethnique devient objet esthétique et commercial. Mais aussi la beauté est associée à toutes les formes du design et même au tourisme avec des prétextes culturels et esthétiques de justification.
Il y a aussi une dimension morale avec le retour de la beauté. La notion de Bien est réaffirmée avec celle du Beau. La morale et la politique doivent être régis par une correction où l'on retrouve une vision morale des êtres, des comportements et des échanges. Avec la beauté, il y a une re-moralisation de la société et une reconstitution de la relation d'origine entre le beau et le bien, avec le bien qui prend valeur de beauté. Etre honnête et compassionnel c'est être beau. Et c'est bien d'être beau.
La recherche de la beauté a une fonction biologique et vitale : l'expression du refus de la mort, de la maladie, du vieillissement. La négation du temps qui passe et de la mort est une partie intrinsèque de la chirurgie esthétique et de l'industrie cosmétique. Contre sa propre dégradation, le corps devient l'ultime parure pour continuer à éblouir, captiver et susciter le désir.
La beauté va individualiser celui qui en est porteur et elle devient une sorte de marque de vie. Beauté libre qui ne rend pas le monde plus beau mais qui va le colorier avec les manières de s'habiller, de penser, d'exister.