Il existe diverses façons de reconstruire un sein après une mastectomie. Elles sont réparties en trois groupes :
Par prothèse mammaire, posée le plus souvent derrière le muscle pectoral.
Par prothèse et lambeau : un transfert de muscle et de son enveloppe cutanée est effectué dans le sein ; l'implant, posé sous le muscle, vient combler le manque de volume.
Par lambeaux autologues, prélevés uniquement sur le corps de la patiente.
Les principaux sont les suivants :
LAMBEAUX VENTRAUX :
TRAM : un muscle grand droit et l'enveloppe cutanée sous-jacente à l'ombilic sont prélevés. Le muscle est implanté dans le sein, retourné à 180°, ou connecté au niveau de l'aisselle par microchirurgie, sa capacité à se déformer offrant cette possibilité.
DIEP : la peau ventrale est prélevée seule. La connexion se fait toujours par microchirurgie.
LAMBEAU DORSAL :
le muscle grand dorsal est prélevé ainsi que sa graisse alentour et parfois même sa peau.
On peut aussi constituer des lambeaux avec le grand fessier ou le muscle de l'autre sein.
Chaque cas et chaque demande des patientes peuvent donc trouver un procédé adapté selon que la peau est lésée ou fine, selon que la reconstruction s'applique à un sein de volume plus ou moins important, etc. Pour chacune des situations exposées au chirurgien, il sera en mesure de proposer la meilleure option.
Bien que ces procédés soient tous très affinés, de légers défauts peuvent survenir, notamment au niveau de la symétrie de la poitrine (décolleté), de sa régularité, de son volume ou de sa projection, qui ne satisfont parfois pas pleinement la patiente. Ces défauts peuvent être gommés et le sein parfois même complètement reconstruit (cas très rare) en déplaçant de la graisse de la patiente par lipo-structure.
Ce procédé s'apparente au lipo-modelage (ou lipofilling) qui consiste à déplacer de la graisse vers le visage. Appliqué à la chirurgie de reconstruction mammaire, il a fait de remarquables progrès et est parfaitement maîtrisé.
La lipo-structure consiste à prélever des tissus graisseux de la patiente (cuisses, ventre, hanches, etc., selon les cas) et à les implanter dans les seins ayant un défaut de volume, qu'il soit localisé (décolleté) ou général. On procède ni plus ni moins à une greffe cutanée : les tissus d'accueil doivent revasculariser la graisse implantée. Pour une reconstruction par implants, la graisse est réintroduite au niveau du pectoral et sous la peau. Pour une reconstruction autologue, elle est réinjectée de manière générale dans les tissus.
Le risque de survenue de kyste graisseux ou de cytostéatonécrose (échec de greffe) est faible car les procédés de greffe de graisse d'aujourd'hui offrent la possibilité d'effectuer des réinjections harmonieuses.
L'apparition de boules dures, lisses et pouvant bouger, caractérise une mauvaise prise de la greffe (cytostéatonécrose). Ces symptômes, typiquement cliniques, sont peu douloureux au niveau de la poitrine. La réinjection graisseuse peut être observée par radiologie sous forme de calcifications (dues à la cicatrisation des tissus), pouvant survenir dans n'importe quelle chirurgie mammaire, qu'elle soit esthétique ou pas : réduction ou augmentation du volume des seins, excision de grosseurs plus ou moins importante, etc.
Des radiologues aguerris peuvent parfaitement déceler ces calcifications (micro ou macro) et les distinguer de celles survenant dans un cas de cancer du sein, en complétant l'examen par une échographie ou une IRM. Un cancer du sein ne peut pas être occasionné par une greffe de graisse. En revanche, s'il en existait un, une récidive locale est toujours possible. Si une grosseur est constatée au niveau du sein et semble s'amplifier, et que les examens radiologiques ne permettent pas d'infirmer ou de confirmer sa nature, on procédera à des microbiopsies, comme pour un sein d'origine.
Aujourd'hui, le diagnostic d'un radiologue spécialisé en imagerie mammaire n'est pas gêné par une lipo-structure de la poitrine parfaitement réalisée par un chirurgien plasticien compétent et habitué à en pratiquer.
Un travail chirurgical de finition de la poitrine peut être effectué en même temps que la réinjection graisseuse dans le sein reconstruit. Ces gestes sont souvent réalisés lors d'une opération secondaire. Le choix d'un chirurgien plasticien doit se faire en fonction de ses compétences et de ses qualifications lui conférant les capacités à appliquer les procédés spécifiques à cette intervention. Il doit être également habitué à pratiquer dans un environnement chirurgical.
À noter que l'assurance-maladie prend en charge cette intervention qui est réalisée dans le cadre de la reconstruction.