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Chirurgie des oreilles décollées(Otoplastie)

Une otoplastie se propose de corriger les anomalies du cartilage présentes au niveau du pavillon de l'oreille et responsables de son aspect "décollé".

Définition, objectif et principe de la chirurgie des oreilles décollées (Otoplastie)

Procéder à une otoplastie consiste à remodeler la forme des oreilles dont les pavillons sont proéminents. Cette opération peut se pratiquer sur une seule oreille ou sur les deux. 
Le cartilage du pavillon, responsable de la forme disgracieuse de l'oreille, est remodelé.

Trois types d'anomalie peuvent coexister :
Malformation de l'ourlet du pavillon de l'oreille (hélix Valgus) :
l'orientation du pavillon par rapport au côté du crâne est trop prononcée donnant un aspect décollé à l'oreille.
Malformation de la conque : la cavité de l'oreille externe est trop importante, donnant l'impression d'une oreille projetée vers l'avant.
Malformation de l'anthélix : sa forme est trop lisse par manque de plis, donnant un aspect disgracieux.

L'otoplastie peut corriger ces défauts en restructurant la forme du cartilage. Les oreilles sont recollées, leur symétrie est conservée et leur aspect reste naturel. Les résultats améliorent l'aspect esthétique qui se répercute sur l'état psychologique du (ou de la) patient(e), notamment si celui-ci (ou celle-ci) est jeune et scolarisé(e). Cette opération peut être pratiquée à partir de sept ans, puis à tout âge de la vie. 
A savoir : cette intervention peut être prise en charge par l'assurance-maladie.

Phase pré-opératoire

Le chirurgien utilise des clichés, pris au préalable, pour établir son projet de remodelage. Un bilan pré-opératoire est réalisé afin de vérifier qu'aucune contre-indication ne vienne contrarier l'intervention. Cette opération requiert généralement une simple anesthésie locale. Dans le cas d'une anesthésie plus lourde, une consultation avec le médecin anesthésiste est prévue au plus tard deux jours avant l'opération. Il est formellement interdit de prendre des médicaments composés d'aspirine au cours des dix jours précédant l'opération. Il est demandé à la gent masculine de se présenter avec les cheveux courts et à la gent féminine d'attacher les cheveux en queue-de-cheval. Un shampoing est réalisé la veille de l'intervention.
 Six heures avant l'opération, le (ou la) patient(e) doit rester à jeun (aucune alimentation solide ou liquide), en fonction de l'anesthésie qui sera pratiquée.

Anesthésie

CARACTÉRISTIQUES DE L'ANESTHÉSIE
Trois formes d'anesthésie sont envisageables :
  • Une anesthésie locale : rend les oreilles insensibles.
  • Une anesthésie vigile : anesthésie locale accompagnée de tranquillisants diffusés par intraveineuse.
  • Une anesthésie générale : endormissement pendant toute la durée de l'opération.
L'anesthésiste et le chirurgien échangeront avec le (ou la) patient(e) pour choisir une anesthésie adaptée.

TYPE D'HOSPITALISATION
  • Une hospitalisation en ambulatoire est fréquente : entrée et sortie le même jour précédée de quelques heures d'observation.
  • Une courte hospitalisation est parfois indiquée : uniquement la nuit qui suit l'intervention.

L'intervention

La technique utilisée est déterminée en fonction de chaque cas et selon le chirurgien intervenant dans le but de parvenir aux meilleurs résultats.

INCISIONS DE LA PEAU :
Elles se pratiquent sur la partie postérieure de l'oreille ou dans le sillon naturel situé derrière celle-ci. Le chirurgien a parfois besoin de réaliser d'autres légères incisions. Dans ce cas, il les réalise sur l'extérieur du pavillon et dans les sillons afin de minimiser les cicatrices. Il n'est pas nécessaire de se couper les cheveux.

DISSECTION :
Le chirurgien isole le cartilage.

RESTRUCTURATION DU CARTILAGE :
Le remodelage du cartilage consiste à embellir les formes existantes de l'oreille en modifiant les plicatures qui sont maintenues par des sutures réalisées en profondeur. Le cartilage doit parfois être coupé. Le chirurgien peut modifier la position du pavillon au moyen de points réalisés sur différents niveaux.

POINTS DE SUTURE :
Ils se résorbent seuls ou sont enlevés à partir du huitième jour.

BANDAGE :
Il est constitué de bandes souples englobant les oreilles pour les maintenir et faisant le tour de la tête. Il faut compter 30 à 90 minutes pour une intervention concernant les deux oreilles, en fonction du travail à réaliser.

Phase post-opératoire

Le (ou la) patient(e) peut ressentir de faibles douleurs. Le praticien préconise des antalgiques et des anti-inflammatoires. Le chirurgien doit être prévenu en cas de douleurs constantes. Le bandage est retiré entre le premier et le troisième jour, au profit d'un pansement plus léger à porter quelque temps. Un œdème peut survenir et dissimuler les formes du pavillon. De légères ecchymoses peuvent également apparaître. Ces symptômes de suite opératoire s'atténueront avec le temps. Pendant deux semaines, le (ou la) patient(e) doit porter un bandeau comprimant jour et nuit, puis uniquement la nuit pour une durée d'un à deux mois. Il (ou elle) devra également éviter de se toucher les oreilles ou de les frotter, notamment lors d'une activité sportive. Au cours des premiers mois suivant l'intervention, il convient de ne pas exposer les oreilles opérées à des températures froides qui pourraient entraîner des gelures.

Le résultat

Il faut patienter un à deux mois pour apprécier les résultats, temps nécessaire aux tissus pour s'assouplir à nouveau et à l'oreille pour dégonfler. On distingue bien les formes du pavillon. Les cicatrices, rosées au début, s'atténuent au fil du temps. Les oreilles sont embellies : leur position est équilibrée et symétrique, les formes de leurs plicatures sont harmonieuses, elles sont naturelles. Il arrive que les oreilles se décollent à nouveau, parfois partiellement, ce qui nécessite une opération secondaire. Ce cas est rarissime.
Cette banale intervention permet aux patients souffrant psychologiquement de ce défaut (notamment à l'école ou au travail), de se sentir mieux. Cette intervention améliore considérablement l'aspect des oreilles, sans toutefois atteindre la perfection. Toute demande rationnelle peut aboutir à un résultat grandement satisfaisant.

Imperfections de résultat

Des cas isolés de cicatrisation compliquée ou de réactions inhabituelles des tissus ont été observés provoquant des défauts de symétrie, des irrégularités de formes, des plicatures proéminentes, parfois même un resserrement de l'entrée du conduit auditif.
Ces défauts sont relativement discrets. Le (ou la) patient(e) pourra avoir recours à une retouche pratiquée sous simple anesthésie locale.

Complications envisageables

L'otoplastie est un acte chirurgical comportant tous les risques, même minimes, inhérents à toute intervention de ce type.

CERTAINES COMPLICATIONS RELÈVENT DU FAIT DE L'ANESTHÉSIE, D'AUTRES DU FAIT DE L'OPÉRATION MÊME.
  • Concernant l'anesthésie : le (ou la) patient(e) est informé(e) des risques lors de la consultation avec le médecin anesthésiste. Il arrive que l'organisme réagisse de manière inattendue et difficilement contrôlable à l'anesthésie. Les risques sont toutefois quasiment négligeables si l'on fait appel à un anesthésiste réellement compétent et habitué à pratiquer en chirurgie.
  • Il faut garder à l'esprit que ces deux dernières décennies, les produits, les techniques et les procédés utilisés en anesthésie ont vraiment progressé. Aujourd'hui, la sécurité est maximale, notamment pour les opérations de confort réalisées sur une personne en pleine forme.
  • Concernant la chirurgie même : les risques restent faibles (mais pas nuls) si le choix d'un chirurgien plasticien est fait prudemment et sérieusement en fonction de ses compétences pour pratiquer une telle intervention.
Les complications suite à une otoplastie, réalisée dans les règles de l'art, restent toutefois des cas isolés. La plupart des opérations se déroulent à merveille et les résultats enchantent pleinement les patients.

Même si elles sont rares, voici les complications susceptibles de survenir :
  • Le bandage peut laisser apparaître des gouttelettes de sang sans gravité. Dans le cas où le saignement serait plus persistant, le chirurgien peut décider d'une opération secondaire.
  • En revanche, si aucune trace de sang n'est observée, il faut peut-être suspecter la survenue d'un hématome qui doit alors être résorbé.
  • Si les règles habituelles d'asepsie sont respectées au cours de l'opération, le risque d'apparition d'une infection est infime. Il faut toutefois rester vigilant sur ce point, l'infection cartilagineuse pouvant être grave.
  • Une nécrose de la peau à l'intérieur du pavillon peut survenir dans des circonstances exceptionnelles. Elle est généralement due à un manque de vascularisation de la peau, extrêmement délicate à cet endroit. La lésion sera alors traitée par un pansement local, mais laissera des cicatrices.
  • Des points de suture réalisés avec attention n'évitent pas toujours l'apparition de cicatrices inesthétiques.
  • Même si le chirurgien prend le maximum de précautions, des cicatrices situées derrière l'oreille peuvent s'enflammer ou garder un aspect élargi. Ces complications apparaissent de manière inattendue et sont difficiles à traiter. Elles peuvent toutefois être évitées en comprimant les oreilles ou en les enduisant de gel de silicone.
Globalement, il faut bien peser les risques liés à une opération, qui comporte toujours des aléas, et en être pleinement conscient. Le choix d'un chirurgien plasticien compétent pour pratiquer cette chirurgie des oreilles décollées (otoplastie) est le meilleur moyen pour éviter toute complication et pour s'assurer qu'il sache correctement réagir en cas de problème. Jusqu'au moment de la chirurgie des oreilles décollées (otoplastie), le (ou la) patient(e) a toujours le loisir de poser des questions au praticien, qui s'empressera d'y répondre soit au cours de la consultation suivante, soit par téléphone.

Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie. Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l'intervention élimine ce risque supplémentaire. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.
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