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La chirurgie du menton

La mentoplastie ou génioplastie  est l'intervention dont le but est la modification de la forme du menton. Elle permet une amélioration fonctionnelle (respiration, sangle labiale)

La génioplastie ou mentoplastie

QUE VOULEZ-VOUS, ET POURQUOI ?

Cette intervention peut répondre à un besoin esthétique, mais aussi fonctionnel (ex. : problèmes de respiration ou de sangle orbiculaire labiale). Le menton peut être renforcé par greffe osseuse ou implant, ou au contraire réduit (section osseuse). L’intervention peut s’étendre à la mâchoire supérieure et même être combinée avec une rhinoplastie.  On parlera alors de profiloplastie, qui aura pour but d’harmoniser les reliefs du visage.

PRÉPARATION

Au cours de la consultation préalable, tous les aspects du projet sont analysés : psychologiques et morphologiques, y compris au niveau dentaire.  
Grâce à des logiciels spécialisés, le résultat escompté sera présenté sur écran, étudié et modifié en fonction de l’attente de la patiente ou du patient. Cette projection ne garantira toutefois pas l’exactitude du résultat final.
Le chirurgien proposera alors une procédure qui prendra en compte les désirs de sa patiente ou de son patient, mais aussi les contraintes liées au cas spécifique.
Après un bilan pré-opératoire, un rendez-vous est pris avec l’anesthésiste (au moins deux jours avant l’intervention). Toute prise d’aspirine est interrompue dix jours avant l’opération, et toute prise de nourriture est arrêtée six heures avant l’intervention.

POUR LES FUMEURS

Les innombrables études à ce sujet démontrent la nocivité du tabac dans une situation chirurgicale. En effet, chez les fumeurs, des complications peuvent surgir (infections des cicatrices ou des tissus entourant l’implant), qui peuvent mettre en péril le succès de l’intervention. De surcroît, pour les opérations impliquant des décollements cutanés (abdominoplastie, lifting, chirurgie mammaire…), d’autres complications, cutanées cette fois, sont à redouter. De même, la procédure d’anesthésie risque d’être plus risquée (complications cardiaques ou respiratoires). 
Il est donc impératif d’arrêter toute prise de tabac au moins un mois avant l’intervention et de ne reprendre qu’après cicatrisation complète des tissus. Dans l’état actuel des choses, la cigarette électronique est considérée comme présentant les mêmes dangers. 

Toutefois, des solutions sont disponibles (substituts de nicotine), en particulier à travers l’organisme Tabac-Info-Service (tél. : 3989). Par sécurité, le chirurgien pourra procéder à un test nicotinique et, en cas de contrôle positif, il pourra décider d’annuler l’intervention

ANESTHÉSIE

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et la période d’hospitalisation s’étendra sur un ou deux jours.

L’OPÉRATION

L’incision est généralement effectuée à l’intérieur de la bouche, au niveau de la lèvre inférieure, afin d’éviter toute marque extérieure. Selon les modalités prévues, le chirurgien pourra sectionner le menton au niveau des racines dentaires et déplacera le fragment dans la direction prévue, consolidant l’ensemble à l’aide de vis ou de mini plaques. L’incision est refermée par des points de suture, qui se dissoudront en moins d’un mois ou qui seront retirés manuellement. Il est aussi possible que la situation exige une greffe osseuse. La partie « donneuse » peut se trouver à l’arrière du crâne ou au niveau du bassin. Selon les circonstances, il est aussi possible d’avoir recours à un implant en silicone dure qui sera mis en place par la même incision.

SUITES OPÉRATOIRES

Des œdèmes ainsi que des saignements peuvent surgir dans les jours suivant l’intervention. La sensibilité peut aussi être réduite au niveau du menton et des dents. Des douleurs ne sont pas à exclure, qui seront traitées par simples analgésiques. La prise de nourriture sera soumise à des règles strictes ; en particulier, les aliments devront être pris froids ou tièdes, et non épicés ni acides.

AU FINAL

Le résultat définitif sera visible après résorption des œdèmes et dans un délai allant de deux à six mois. Il sera toujours possible de procéder à une retouche si nécessaire.

SATISFAIT OU NON ?

Il arrive que la patiente ou le patient ait des regrets par rapport au projet tel qu’il avait été arrêté ou qu’une réaction tissulaire inopportune affecte le résultat. Une intervention secondaire (beaucoup plus légère) sera toujours possible au bout de quelques mois.

PROBLÈMES ÉVENTUELS

Même si l’intervention relève du domaine esthétique, elle n’échappe pas aux risques liés à toute opération chirurgicale, sachant que les complications, en matière de mentoplastie, sont très rares. Les risques relatifs à l’anesthésie auront été décrits par l’anesthésiste lui-même. Mais aujourd’hui, grâce aux tout derniers progrès, ces risques sont réduits au minimum si l’anesthésiste est un professionnel reconnu. En ce qui concerne l’intervention elle-même, votre chirurgien plasticien qualifié a recours à des procédures éprouvées et sécurisantes. Il est le meilleur garant de votre sécurité. Il est donc impératif d’avoir recours à un chirurgien qualifié et compétent, maîtrisant parfaitement cette spécialité.

Des complications possibles

Pour autant, et malgré leur rareté, vous devez être informé(e) des complications possibles :
  • Saignements : ils peuvent être abondants, ce qui est extrêmement rare à la suite de cette intervention. Ils peuvent nécessiter très exceptionnellement une transfusion sanguine ou de dérivés sanguins.
En cas de saignements très importants, il peut être nécessaire d’ouvrir la plaie en urgence et de réaliser une hémostase chirurgicale. Un hématome important peut comprimer la langue et entraîner des troubles respiratoires.
  • Les troubles de la sensibilité de la lèvre inférieure, de la gencive ou des dents, sont habituels et s’estomperont progressivement mais la récupération peut être longue et parfois incomplète.
  • Retard ou absence de consolidation osseuse
  • Dans ce cas parfois, une autre intervention avec greffe osseuse peut être nécessaire.
  • Lésions dentaires : dans des cas exceptionnels, les racines dentaires peuvent être lésés et nécessiter un traitement (résection lapicale)
  • Fonte du fragment osseux : très rarement le fragment osseux découpé peut se résorber progressivement entraînant la disparition du relief créé par l’intervention. Une reconstruction secondaire nécessitera alors une greffe osseuse ou la mise en place d’un implant mentonnier.

Malgré tout, dans de très rares cas, on peut observer certains problèmes, tels des saignements qui, s’ils sont importants, peuvent justifier une intervention en urgence pour éviter une compression de la langue entraînant des troubles respiratoires. La sensibilité de la zone peut être aussi affectée pendant plusieurs mois. En cas de greffe, la consolidation peut être plus longue que prévu, voire ne pas se faire. Le fragment découpé peut aussi se résorber. Une autre tentative de greffe sera alors prévue. Enfin, il arrive que les racines dentaires soient touchées et nécessite un traitement adapté.

En ce qui concerne les implants (composés généralement de silicone dure), il peut se produire une intolérance voire une infection qui nécessitera une intervention secondaire.

Il faut bien comprendre que ces incidents sont rarissimes, surtout si votre chirurgien plasticien est qualifié, c’est-à-dire qu’il saura éviter tout écueil de procédure et que, le cas échéant, il pourra traiter efficacement la complication, si elle se produisait.
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