L’augmentation mammaire
L’intervention la plus courante pour augmenter le volume mammaire est la mise en place de prothèses. Cependant les patientes nous posent de plus en plus souvent la question de l’injection de graisse pour augmenter le volume.
Dans chaque technique il y a des avantages et des inconvénients qu’il faudra bien expliquer aux patientes. Informée, la patiente pourra choisir au mieux ce qui lui convient.
Par prothèses mammaires
C’est la technique la plus ancienne pour augmenter le volume des seins.
Les cicatrices seront minimes et l’effet immédiat. L’avantage reste le choix du volume et de la forme que l’on adapte aux souhaits de la patiente.
Dans la majorité des cas on utilisera une prothèse en silicone de forme ronde (parfois anatomique).
Le type d’implant
La voie d’abord, le positionnement pré ou rétro-musculaire sont fonction des habitudes de chaque chirurgien et de l’anatomie de la patiente.
Personnellement j’ai une préférence pour les implants ronds de profil haut et positionnés en pré-musculaire dans la majorité des cas (sauf pour les patientes très minces sans glande)
Cela va bien sûr à l’encontre de beaucoup d’idées reçues qui veulent que les prothèses soient plutôt anatomiques et placées derrière le muscle.
Avec maintenant 10 ans de recul, la satisfaction des patientes, la souplesse du sein obtenu et le naturel du résultat me confortent dans ce choix.
Avant toute chirurgie les patientes doivent être informées des inconvénients et risques
- Durée de vie limitée des implants. : Le silicone est un corps qui s’use avec le temps, il faudra donc un jour envisager de changer ses prothèses. Les constructeurs garantissent leurs implants 10 ans. On peut raisonnablement penser qu’il faudra les remplacer entre 10 et 15 ans.
- Du risque bien que minime de lymphome anaplasique à grandes cellules : tumeur maligne qui se développe autour des prothèses en silicone. (une vingtaine de cas répertoriés en France et environ 200 à travers le monde). C’est la raison pour laquelle les patientes doivent être suivies tous les ans. Un examen clinique seul est recommandé et en cas d’anomalie (gonflement du sein, masse palpée) des examens complémentaires seront prescrits.
- Des quelques complications possibles : hématome post-opératoire (rare), risques de coque (épaississement de la membrane péri-prothétique; ce risque reste très faible), de vagues (qui peuvent se corriger en réinjectant de la graisse pour épaissir le tissu sous cutané.
Par la réinjection de graisse (technique de coleman)
La technique de réinjection de graisse a été décrite par Coleman et permet une greffe de ses propres cellules graisseuses que l’on prélève sur des zones de lipomérie comme pour une lipoaspiration avec un recueil stérile de la graisse aspirée. Celle-ci est ensuite centrifugée afin de la purifier puis réinjectée dans le plan sous cutané dans plusieurs trajets étagés.
L’avantage est qu’une fois le résultat stabilisé (résorption de l’œdème) il est quasi définitif avec cependant des variations liées à la perte ou à la prise de poids.
L’inconvénient de cette technique est qu’elle nécessite une quantité importante de graisse et que pour des raisons de prise de greffe une première injection est limitée et doit être renouvelée pour obtenir le volume souhaité.
Cette technique peut tout à fait s’utiliser en complément de la pose de prothèses pour augmenter le panicule adipeux et augmenter le naturel du rendu de celles-ci.
La meilleure indication reste le remplissage du pôle supérieur du sein quand celui-ci est affaissé.
Cas particuliers
La reconstruction mammaire après mastectomie : prothèse et réinjection de graisse
Les implants majoritairement utilisés en reconstruction mammaire sont anatomiques en silicone et positionnés en rétro-musculaire.
La réinjection de graisse selon la technique de Coleman se combine quasiment toujours avec cette reconstruction soit avant la mise en place de la prothèse pour étoffer le tissu cutané et lui redonner épaisseur, texture et souplesse soit après la pose de l’implant pour en corriger des contours visibles ou compléter l’augmentation de volume.
En conclusion
La technique de prédilection pour l’augmentation mammaire reste la mise en place d’implants en silicone, technique simple et fiable, qui pourra si besoin être complétée par une réinjection de graisse pour harmoniser le résultat ou l’augmentation de volume.
La réinjection de graisse est une bonne alternative à la prothèse lorsque l’augmentation souhaitée est de petit volume: pour combler un segment supérieur un peu déshabité par exemple.