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Docteur COTHIER-SAVEY Isabelle
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RECOMMANDATIONS
Du Directoire Professionnel des Plasticiens relatives aux implants mammaires et aux risques de LAGC


Interne des Hôpitaux de Paris, ancien chef de clinique de la faculté de Médecine de Paris, DES de Chirurgie Plastique et DESC de chirurgie cancérologique, le Dr Cothier Savey est membre de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SOFCPRE). Un internat dans les plus grands services lui ont permis de découvrir toutes les facettes de cette spécialité passionnante : la chirurgie des brûlés, des malformations maxilo faciales, la chirurgie de la main, la chirurgie des cancers du sein et de la peau, la chirurgie plastique et bien sur la chirurgie esthétique. Le docteur Cothier Savey a complété sa formation en chirurgie esthétique à New York auprès du Dr Sherrel J Aston.
Pendant 20 ans, le Dr Cothier Savey a poursuivi en parallèle, une activité hospitalière à lÂ’Hôpital Henri Mondor, puis à lÂ’Institut Curie tout en développant avec la même rigueur la chirurgie esthétique et la médecine esthétique.
En effet, la chirurgie esthétique nécessite autant de technicité et de connaissance que la chirurgie plastique reconstructrice.
Adepte des résultats esthétiques naturels, son approche personnalisée utilisent les techniques validées les plus récentes.

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Docteur
COTHIER-SAVEY
Isabelle

Si, la taille compte !
L’ablation du sein est très souvent évitable

L’article suivant démontre – s’il était besoin – le caractère primordial de la détection précoce du cancer du sein. En deçà de trois centimètres, une tumeur ne justifie qu’une intervention légère qui ne laissera pas de traces. Alors qu’au-delà…

Dr Cothier Savey, à quel stade d’évolution d’une tumeur doit-on procéder à une mastectomie ?
Si la tumeur mesure moins de trois centimètres de diamètre, on se cantonne en général à une résection partielle du sein. La patiente conserve son sein. On essaie de minimiser les traces de l’intervention pour avoir peu de séquelles esthétiques.  Les deux tiers, des cancers sont ainsi traités. Inutile de dire que la détection précoce joue un rôle primordial !

Deux-tiers des patientes évitent l’ablation

Au-delà ?
Il faut alors enlever la glande, ne serait-ce que pour limiter au maximum les risques de récidive et de dissémination. Et enlever la glande signifie en réalité enlever  le sein et  sacrifier l’aréole et le mamelon qui reçoit le réseau galactophorique, c'est-à-dire l’arborisation qui permet l’allaitement après la grossesse.

Les analyses sont donc déterminantes ?
Oui, car d’une manière générale, la science a beaucoup avancé en matière de diagnostic, en particulier grâce à l’imagerie et aux biopsies qui nous apportent des analyses histologiques poussées. En réalité, nous superposons plusieurs recherches pour conduire notre enquête approfondie : la consultation, l’historique de la patiente, l’examen clinique, le bilan radiologique (qui peut être très pousse), incluant  bilan échographique, mammographie, scintigraphique, IRM, ou encore la biopsie de la tumeur et son panel d’informations.

Intervenir au début ou à la fin ?
Après le diagnostic, quel est le timing ?

Tout dépend en réalité de l’évolution du cancer. Après concertation avec tous les intervenants, un traitement personnalise et proposé pour chaque patiente. Si la dissémination dans le corps est manifeste, ou si ce risque prédomine, il est préférable de remettre l’opération après un traitement général, telle la chimiothérapie. Sinon, le traitement commence par la chirurgie.

Déconstruire et reconstruire

Quand propose-t-on une reconstruction mammaire ?
La reconstruction mammaire peut se faire dans le même temps que l’ablation du sein, il s’agit d’une reconstruction mammaire immédiate ou à distance du traitement ; On parle alors de reconstruction secondaire.  Comme la radiothérapie détériore les résultats esthétiques avec un risque important de durcissement du sein  ou complique les modalités de la reconstruction, les reconstructions mammaires immédiates sont proposées avec beaucoup plus de réserve chez les patientes qui subiront une radiothérapie sur le thorax après l’intervention. L’indication privilégiée est représentée par le cancer de type intracanalaire. Il s’agit de microcalcifications, sorte de petits grains de sel uniquement décelables a la mammographie. Dans ce cas précis, l’ablation du sein  et du ganglion sentinelle constitue le seul remède, et la chimiothérapie est  évitée.

À titre préventif

Peut-on imaginer une intervention prophylactique ?
Il arrive que nous le fassions, en particulier pour des personnes qui présentent des mutations génétiques risquant d'entrainer un cancer, ou dont l'arbre généalogique est particulièrement charge. Mais évidemment, on ne va pas se lancer dans un tel processus sans avoir auparavant fait une recherche approfondie sur les gènes et sans avoir lancé toute une série d’analyses qui concluent de manière concomitante que les risques sont considérables. On parvient alors à une protection de plus de de 90 %. On procède à une reconstruction mammaire immédiate et on essaie de conserver l’aréole et le mamelon.

Votre rôle dépasse donc celui de chirurgien, puisque vous participez au traitement !
C'est exact. Je suis en fait onco plasticien.

Que font les chirurgiens qui n'ont pas cette double casquette ?
Ils travaillent en équipe avec le cancérologue ou le gynécologue. Mais de toutes les manières, la chirurgie du sein est toujours un travail d’équipe et chaque proposition est longuement soupesée par les différents acteurs.

Opérations sur mesure

L'opération est-elle standardisée ?
Tant s'en faut ! Chaque cas nécessite une procédure adaptée et très différente en fonction du contexte. Quel était l’état de santé de la patiente ? Fume-t-elle ? Est-elle diabétique ? Est-elle en surpoids ? Autant d’éléments qui rendront la reconstruction morphologiquement plus incertaine. De surcroit, le désir affiche, de la patiente peut infléchir une décision qui, au sens médical stricto sensu, eut semble préférable.

Une prothèse n’est jamais définitive

Quels sont les procédures possibles ?
Soit la reconstruction autologue (c'est-à-dire par ses propres tissus), soit l'implant. la reconstruction autologue recouvre plusieurs techniques (grand dorsal. Tram, DIEP*, fessier). L'avantage, c'est qu'elle est définitive, car la nature suit son cours naturel. L’inconvénient, c’est qu’elle est plus lourde et qu’elle laisse des cicatrices à l’endroit des prélèvements.
La mise en place d’un implant est évidemment un geste chirurgical plus simple, mais il peut être difficile d’obtenir un résultat morphologique proche du Sein retire. De plus, il faut le changer tous les dix ans, car la morphologie de la patiente aura évolué, et la poitrine ne sera plus harmonieuse. De surcroit – et pas seulement avec la marque PIP ! – les matériaux ne sont pas éternels et sont en constante amélioration.

Mais le changement de prothèse entraine une nouvelle opération ?
Certes, mais, bien préparée, elle n’excédera pas 40 minutes, à moins qu’il ne faille reprendre la poitrine dans sa globalité.

Changement en moins d’une heure

Qu'en est-il de la sensibilité de l'aréole ?
Elle est malheureusement presque toujours perdue, dans l'état actuel de la science.

Tourner la page

Que se passe-t-il dans votre cabinet après ces avalanches de bonnes nouvelles ?

Question intéressante car mon rôle technique est en réalité assez simple : Après douze années d’études, et confortée par une grande expérience, mon travail est de répondre à un faisceau d’exigences qui, toutes combinées, appellent un geste maitrise.
Il n'en va pas de même avec l'approche psychologique, qui est infiniment plus complexe. Certaines patientes sont désemparées, mais  la reconstruction mammaire peut aider à  retrouver une vie presque normale. La chirurgie plastique apporte ce côté positif au traitement du cancer du sein.
Forte des multiples témoignages de reconnaissance, même si le sein reconstruit n'est jamais le « sein d'avant », il peut permettre de tourner la page.