IMPLANTS MAMMAIRES ET DRAINAGE ?
IMPLANTS MAMMAIRES ET DRAINAGE ?
Basé sur l’analyse de 400 patientes opérées pour une augmentation mammaire par implants en gel de silicone en position pré-pectorale, cette étude pose la question du drainage après l’intervention?
OBJECTIF
Après une une chirurgie d’augmentation mammaire par prothèses, il est coutumier de faire usage au drainage. L’objectif de cet article est de considérer l’intérêt du drainage en position pré-pectorale, en prenant en compte le risque d’hématome et d’apparition de coque à distance.
L'objectif est d’éliminer hors de la loge de la prothèse, les sérosités et le sang, tout en considérant les éventuels points négatifs du drain, inconfort, risques vasculaires ou d’embolie gazeuse.
il existe en effet un manque d'informations concernant la prévention ou non de l’hématome grâce au drainage.
La prise de décision se fera en fonction de l'expérience du chirurgien et de son parcours. Dans notre équipe, nous mettons en place le drainage que lorsqu’il existe un antécédents per-opératoire,patientes dites « à haut risque hémorragique ». Concernant les patientes dites « à bas risque hémorragique »nous ne drainons pas. Cette étude permet d’approfondir, en cas de complication, l’effet du drainage après l’intervention (apparition d’hématome ou de coque).
ANALYSE
Le suivi de cette étude a été réalisé sur 400 patientes (soit 800 implants mammaires) opérées d’une augmentation mammaire à visée esthétique par implants en gel de silicone en position pré-pectorale.
chaque patiente étaient revues par un seul et même opérateur dans le but d’éviter tout biais lié à l’évaluation du chirurgien. Les consultations de suivi ont eu lieu une semaine après l’intervention, puis trois mois et un an, pour finir par un suivi tous les deux ans environ.
CONSTAT
Le suivi moyen est de six ans (1—9 ans), pour un âge moyen des patientes d’environ 37 ans (18—64 ans).
Au total, 92 % des patientes (368 cas) n’ont pas eu de drainage (patientes « à bas risque hémorragique ») et 8 % (32 cas) ont bénéficié d’un drainage bilatéral (patientes « à haut risque hémorragique »). Nous avons comptabilisé 1,75 % d’hématomes (7 cas) et 2 % de coques péri-prothétiques (8 cas).
CONCLUSION
Le nombre d’hématome suite à une augmentation mammaire est faible mais nécessite le plus souvent une reprise chirurgicale. En France ou à l’étranger, de nombreuses équipes mettent en place un drainage sans remettre en question l'utilité préventive sur l’hématome et sur la coque.
Cette étude apporte certaines réponses. En position pré-pectorale, le drain ne préserve pas du risque d’un hématome. Les patientes non drainées (à faible risque hémorragique) ne développent pas plus de coques péri-prothétiques à distance. Le drainage présente des risques lors de sa mise en place et de son retrait et ne doit donc pas être systématique compte tenu de nos résultats.
Étude réalisée par les docteurs :
P. Bogaert, P. Perrot, F. Duteille
Service de chirurgie plastique et reconstructrice, centre des brûlés, hôpital Jean-Monnet, CHU de Nantes.
Lire l’article complet : Source Docteur Bogaert
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0294126014001411